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De la France a l'Asie...

COME-BACK to Ouzbekistan

 

 

 

28.08.2014:
Marcher. Avancer sans la lueur d'un objectif pour se diriger. Un pied devant l'autre. Nous ne savons plus rien. Un sabot devant l'autre. Nous n'imaginons plus rien. Plus une seule idée qui ne veut en précéder une autre. Demain est un mot qui a perdu tout son sens. Nous sommes en plein présent. Ce n'est pas un mal, non, au contraire sûrement, mais ce n'en est pas moins déstabilisant.
Demi-tour, la tête en plein vide. Alors, finalement, où va-t-on?
Les premiers kilomètres peignent peu à peu le paysage qu'il nous faut rejoindre. Au vu de la géopolitique régionale nous n'avons pas le choix, notre premier aimant se doit d'être l'Iran.
Pendant que nos songes et nos silences tergiversent, l'Ouzbekistan s'édifie devant nous. Le pays nous entraine et nous entoure bientôt dans la presque inconscience de nos esprits qui ne savent plus s'ils s'ouvrent ou se ferment au monde. La gentillesse des habitants, parée d'une certaine douceur chuchautant le légé manque de celle des voisins, nous rappelle aux bons souvenirs de l'année passée. Très vite le goût de leur Plov (plat traditionnel à base de riz et carottes, présent dans toute l'Asie centrale mais cuisiné légèrement différement selon le pays) et de leurs pommes se rappellent à nos papilles. Très vite aussi, les yeux d'autrui clignent et s'agglutinent, observent et dévisagent, l'intimité disparait, la tranquilité se meurt... Et les dénonciations s'enchaînent.
J'entend par dénonciation l'envois des autorités par la population locale dès le moindre arrêt, de préférence à la tombée de la nuit. Parce qu'ici on s'inquiète. On veut être sûr que tout le monde a bien des papiers. Bien que soi-même n'en avait pas en Russie... Et que son frère qui y est toujours n'en n'a pas non plus... Mais bon, chez soi, c'est pas pareil. On fait à l'étranger ce qu'on prie pour que l'étranger ne nous fasse pas quand on est chez lui.
Au bord des routes aussi bien que perdus en pleine montagne chacun s'enquit de nos passeports. Le moindre gamin, la moindre bergère se sent un droit de contrôle sur notre identification. On croit cauchemarder un retour en guerre, et on se surprend à se cacher pour bivouaquer.
C'était quoi l'utopie déjà...? Une vie nomade avec des équidés pour une recherche vers la...Liberté??? Ah... Quand la réalité ironise avec les rêves, il y a de quoi rigoler.
Qu'on s'amuse alors!
Qu'on change!
Qu'on ne s'inflige plus ce qui nous dérange!
Pourquoi ne pas accélérer la cadence? Transformer le quotidien en se défiant soi, en défiant le monde et ses habitudes? Pourquoi ne tenterions nous pas d'alterner marche et... Autostop? Tout est possible. Il suffit d'y croire, d'élancer son vouloir, et, finalement, seulement de quelques chauffeurs sympas.
Après 200 kms d'effort physique nous décidons donc d'un premier essais. Un bord de route fréquenté, un talus de taille à embarquer les animaux, de l'herbe pour la patience, des locaux souriants, les conditions sont optimales. Ne reste plus qu'à agiter nos menottes, qui, sans mal, stoppent le premier camion qui passe.
Politesses d'usage. Puis demander si le véhicule est vide, qu'elle est sa direction, et enfin lui expliquer la folie de la demande. Très vite les habitants du voisinage, à qui nous avons expliqué notre démarche, nous rejoignent. Ils prennent le relais de la conversation. Devant les regards perdus des chauffeurs ils insistent pour nous, demandent de nous venir en aide, parlent de Dieu, ne lâcheront rien tant que nous ne serons pas montés.
Nous montons finalement. Cortex et Rassou sautent les premiers dans le camion avec une facilité déconcertante, questionnant dailleur leur compréhension sur l'avantage énergétique que leur procure une telle avancée.
C'est parti pour une centaine de kilomètres!
Ce fut le premier. Il y en eut bien d'autres.
Que ce soit pour 50kms, 30kms, voir même 10, notre courte attente se voit toujours récompensée par un saut d'une rapidité impensable à pied.
Nous traversons les paysages à une allure insoupçonnée se permettant de faire jaillir des ailes à nos idées. Adossés aux paroies de métal nous bondissons à travers les pays et crayonnons maintenant l'esquisse d'un point d'interrogation concernant un retour à notre terre natale. La seule qui, administrativement parlant, ne peut nous rejeter. Nous revisitons cette question, éludée dans le passé de bête et ferme volonté. Cette idée qui susure la langue de nos ancêtres, image les visages de nos frères et soeurs, parents et amis. Ce bout de terre qui appelle notre droit de parole, demande nos mains pour construire, pour changer. On s'y voit déjà. Et pas si mal! Malgré le doute. Malgré l'humour d'une telle décision. Malgré que demain n'existe toujours pas.
Et puis finalement on se fait couper en pleine lancée parce que la loi aime à nous couper la route sous le pied: Déportation.
En Ouzbekistan, quand on est étranger tamponné d'un visa touristique on a l'obligation de dormir à l'hotel. Possible ou pas, ânes ou pas, moyens ou pas, la loi c'est la loi. Khorshid, "soleil" de son prénom, deux barres aux épaulettes, s'entend de la faire respecter.
La sentence est claire: 1500 dollars d'amende ou la déportation. De fait, Déportation. Allah merci, âne et mulet ont leur mot à dire, il sagit donc une déportation en famille, Cortex et Rassou sont de la partie.
Nous voilà donc campant à l'ombre des arbres du commissariat, les ânes le nez dans les hautes herbes, attendant tranquillement d'être transférés vers le Turkménistan, cajolés par notre "soleil" qui se fait joie de respecter sa religion en dépouillant les marchands de sa ville --en sa qualité d'assermenté-- pour pouvoir nous offrir de quoi subsisiter aux frais du contribuable. Evidemment.
Parce que si les lois Ouzbeks sont éxigentes, les finances le sont moins. La déportation est donc impossible sans le vol en bonne et due forme du passant qui n'a rien demandé mais dont le bien sera, de force mais avec le sourire de l'élu, réquisitionné. De la nourriture, au véhicule qui nous transporte à la frontière, en passant par l'hotel qui nous logera non loin du poste douanier durant une dizaine de jours, rien ne sera payé des mains de l'Etat.

un peu comme si on repartait à 0 :-)

 

 

 

comment se débarrasser des déchets en fin de bazar

 

 

 

     Traces blanchered

 

 

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les ânes des mines de charbon

 

 

U charbonmonteered

 

 

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V station essencered

 

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U poussierered

 

les toilettes du désert

 

gypsies

 

 

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