De la France a l'Asie...

COME-BACK Romania

 

 

13 Janvier 2015  :

Faute à toutes les histoires colportées, tous ces bavardages médisants, et surtout, il faut le dire, toutes ces anecdotes de tentative voir de vols de chevaux et d'ânes, la Roumanie est un pays que j'ai longtemps souhaité éviter. Ce qui d'expérience est une erreur naïve, puisque, retraçant mentalement le chemin emprunté de notre périple, je me rend rapidement compte que les pays dont j'étais le plus impatiente ont su graver dans mes mémoires le revers de leur médaille, et que ceux que je refusais pour diverses raisons ont sculpté dans mon cœur leurs noms. C'est le cas de la Roumanie. Elle s'offre dès son entrée toute en beauté à mes yeux.
Je ne saurais dire si c'est à cause du soleil, ou de la chaleur (7°!), ou des amoureux qui s'embrassent sur le bord de ma route, ou de l'esthétique des vieilles bâtisses délabrées aux couleurs chaudes et aux lignes romaines, ou encore à cause des rires sonores des riverains qui m'accostent sans complexe, ou bien des grands-mères contemplatives adossées à leurs portails, assisent sur des bancs de bois le blanc de l’œil ancré sur la rive voisine, ou même agitées autour de notre cortège, me serrant contre elles comme si j'étais leur propre fille. Peu importe la cause, j'ai l'agréable sensation que la Roumanie me tombe dans les bras, et je ne le cacherais pas, ça me fait quelque chose.
A l'intérieur des villages, entre les deux lignes parallèles de maisons soudées les unes au autres qui s'étendent dans une langueur flemmarde sur des kilomètres, les Roumains ont la communication facile et l'aide au bout des doigts, tziganes y compris. Les rencontres sont nombreuses, les attentions se multiplient. Chaque étape difficile, que ce soit par l'obligation d'emprunter des routes encombrées et dangereuses ou par la traversée de régions montagneuses, enneigées et boueuses, se voit récompensée après plusieurs jours par une pause hébergée, nourrie et blanchit. Tous les trois nous ne craignons rien. Les étoiles dansent au dessus de nos têtes, et celles qui brillent plus que les autres, tour à tour, indiquent et protègent sans vergogne notre chemin.

20.01.2015  :

Les légendes du pays, pourtant comme des centaines de bijoux enfouis sous les cuirs chevelus des plus jeunes et des plus âgés, ne m'avaient pas effleuré jusqu'à ce que la confrontation journalière avec les paysages ne sonne les cloches de mes souvenirs. Ce matin, dans les rues, plane quelque chose de Dracula, au sens romantique de la sensation. Des centaines de corbeaux croassent à l'allure où ils envahissent les airs, se répandant entre et au-dessus des toits évasés des maisons, chaumières colorées par tâches du souvenir de leur peinture, au murs grattés des ongles des années. Bâtisses délabrées d'un charme mystérieusement fou. Le soleil encore rouge de ses draps s'étire sur les quelques rares fumées épaisses et chaudes qui fendent le froid comme en un geste de défi au gèle nocturne. Ce froid si sec et dur, diamant créatif aux cristallines pensées.
Silence. Pas même un chat noir qui ne frémisse avec moi d'excitation. Il est encore trop tôt. Le monde est en marche lente vers le réveil. Quel dommage, ils rateront tout. Car Dracula déjà tourne cape le sourcil hautain, juste avant de reprendre le chemin de mes fabulations internes.


6.02.2015  :
C'est du domaine de l'expérience. Ce sont des moments qui ne se racontent pas parce qu'ils ne peuvent pas être compris intellectuellement. Pourtant j'ai tellement envie de partager. Ce mutisme. Cette solitude main dans la main avec les éléments. Et Rassoudok à ma gauche. Et Cortex qui voudrait le doubler, encore et toujours. Le vent qui brûle mon visage de son fouet. Le froid. Mon corps au chaud sous toutes mes couches. Sauf mes doigts. Eux ils crient la brûlure du sang, comme les joues. Aux alentours il n'y a rien. Que nous. Et même s'il est une rare voiture qui passe, il n'y a finalement toujours que nous. C'est comme ce vieil homme que j'ai un jour accompagné de mon accordéon, il marchait si lentement. Si lentement qu'il me donnait tout le temps de voir la vie avancer sans lui. Tout court autour. Tout s'emballe dans la vitesse. Tout nous laisse derrière. Et nous, le vieil homme, Rassoudok, Cortex et moi, nous observons. Ils ont l'accélérateur, nous avons le temps.
La neige s'ajoute. Elle s'infiltre entre mes cils et sous mes paupières. S'accroche dans les crins et les duvets. Les rafales dansent avec les flocons qui nous aveuglent. Ce souffle inlassable vient d'une respiration si lointaine... Il expire en discontinue car rien n'existe ici pour le stopper. Les monocultures défient l'horizon. Alors il rôde, perdu, à la recherche d'un affront. Si minces de nos maigres corps érigés sur cet espace lisse et sans fin nous sommes à peine une insolence. C'est pour ça qu'il nous aime bien. Le vent aime le culot. Il joue avec nous. Il sait que nous ne le ralentirons même pas. Il nous emplis de sa voix, de son rire. Nous sommes seuls face à lui qui nous compte ses poèmes. Marchons. Marchons droit vers le démesuré. Marchons droit vers l'inépuisable. Tout est froid au dehors. Tout est chaud au dedans.

10.02.2015  :
Sannicolau Mare. La ville qui possède à sa tête le premier Maire de ces cinq années de voyage qui, de lui même, et par pure sympathie, a voulu nous souhaiter la Bienvenue. A cet instant nous étions en plein centre, presque sous la Mairie, Cortex et Rassoudok se trouvant attachés au pied d'un panneau indicatif, se délestant de leur fertilisant sur l'herbe rase. Mais peu importe, quand on est vrai on ne se laisse pas décontenancer pour si peu. C'est ainsi que je fut installé à l’hôtel, les équidés dans les herbages de l'hippodrome, cajolée par les élus. J'accepte avec gratitude cette courte séparation avec mes compagnons, car je dois patienter là le retour de David qui ne tardera plus. Nous nous trouvons à la frontière Hongroise, symbole de l'entrée dans l'espace Schengen, dernière frontière dotée d'un poste de contrôle. Autant dire, la dernière de nos tortures.

 

 

the first grand-mother that i talked to

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maria :-)

 

 

 

cimetière

 

 welcome to Paris home

 

inside the gypsy's house

 

 

freezing!!!     

 

 

 

bivouac en pleine forêt...

 

 

 

Maria

 

cimetière de chevaux

 

 

 

Welcome to the kingdom of Nico Negra

 

 

 

Paris: 1903 kms autant dire qu'on arrive!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

the sweetest policeman i ever met!

 

 

 

Kristi

 

 

 

 

 

 

Brendusha, Enson and Shorik <3

 

one of the character that i like <3

 

Teodora and Tomas

 

 

 

 

 

a warm morning

 

 

 

 

 

 

 

 

Drago team!

 

 

 

 

Angela, the angel ,of the day <3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ajouter un commentaire

 
×